post-image

Place aux femmes sur les Chantiers de Construction.

Des femmes d’une soixantaine d’organisations communautaires de base (OCB) des communes de Gonaïves – Ennery – Plaisance et Camp-coq ont bénéficié de séances de formation sur la maçonnerie, la charpenterie et le ferraillage réalisées dans le cadre du projet :

« Intégration du Genre, du VIH/Sida et des premiers soins sur les chantiers de construction » du Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications financé par la Banque Interaméricaine de Développement et mis en œuvre par Konesans Fanmi Haïti.

Ces formations sur les Métiers Traditionnellement Masculins (MTM) s’inscrivent non seulement dans le cadre des mesures sociales d’accompagnement de la population riveraine mais aussi dans la prise en compte des questions de genre dans les travaux de la construction de la RN1. Animées de la volonté d’obtenir du travail sur les chantiers, les femmes

n’hésitent plus à s’impliquer et à se former sur les MTM. Leur assiduité et leur implication dans les formations montrent l’intérêt qu’elles manifestent pour les métiers de la construction.

Lors du recrutement des femmes pour ces formations, elles étaient nombreuses à se porter candidate. Cet engouement s’explique par le fait que les femmes tentent de faire face à certains préjugés liés à des stéréotypes de sexe autour de la pénibilité des travaux. Le secteur de la construction se présente certes comme un bastion masculin mais les femmes veulent conquérir ce marché du travail pour générer des revenus et montrer qu’il n’est plus nécessaire d’être un homme pour conduire des engins lourds ou être maçon, charpentier ou ferrailleur.

Les femmes ont toujours occupé des emplois à fort taux de pénibilité requérant force et résistance (agricultrice, tailleuse de pierres, aide-soignante, marchandes de légumes, de charbon transportant à bout de bras de lourds paniers, ouvrières des travaux d’entretien routiers etc.). De fait, ces exemples d’emploi montrent clairement que les femmes, s’adonnent à des travaux qui requièrent beaucoup plus de forces physiques que celles des travaux de construction.

De plus, en observant les chantiers de construction, il est visible que l’exécution des travaux bénéficie des avancées techniques et technologiques importantes (mécanisation, assistance au portage, au déplacement, à l’élévation de charges) et une amélioration des conditions de travail.

(Baisse du poids des sacs de ciment, texture des vêtements de travail, etc). Dans ce contexte plus favorable à l’embauche des femmes dans les travaux de construction, il est à se demander pourquoi la main-d’œuvre est composée à 90 % par des hommes, qu’à peine plus de 1 % de femmes occupent certaines fonctions sur les chantiers.

Fort de ce constat de déséquilibre de genre sur les chantiers de construction aussi bien publics que privés, le MTPTC dans un souci de prendre en compte les besoins pratiques et intérêts stratégiques des femmes dans les travaux de construction, et en vue de leurs permettre de bénéficier de pans de notre économie aussi importants que celui de la construction, a déjà entrepris un certains nombre de formations dont celles d’opératrices d’engins lourds, en maçonnerie, en ferraillerie, en charpenterie. Ces formations contribueront sans nul doute à faciliter l’intégration des femmes sur le marché du travail tout en réduisant leur extrême pauvreté.

La place des femmes sur les chantiers de construction répond a un besoin de justice sociale qui exige une approche de genre prenant en compte le principe du quota tel qu’établi par la constitution amendée de 2012 et une stratégie d’intégration des femmes qui ont été formé dans les MTM pour un développement durable en Haïti.